Cette question semble revenir constamment dans les conversations avec les organisateurs de funérailles. Ils se retrouvent souvent dans ce secteur après une vie professionnelle très différente. Pour Patrick Vanderhoeven, ce n’est pas différent. “Je fais ce métier depuis 10 ans, mais j’ai eu une autre carrière auparavant. J’ai travaillé dans le milieu ecclésiastique pendant 21 ans. On m’a dit que ce travail me conviendrait. Qu’il était lié à ce que je faisais anciennement. D’une certaine manière, c’est le cas. L’aspect humain, l’accompagnement dans des moments très difficiles. C’est dans la même lignée. Et ce monde m’a toujours intéressé. J’avais des amis qui travaillaient dans ce secteur et avec qui j’avais des liens pour préparer les enterrements et arriver à réaliser ensemble de belles cérémonies d’au revoir.
POÉSIE
Patrick aime traduire les émotions en mots et même en poésie. « C’est vrai, cela peut me charmer. Cela me fait peur de temps en temps d’écrire moi-même de la poésie. Je le faisais souvent. Pour les grandes occasions, je donnais aux gens une petite réflexion à la fin de la fête. Cela vient de ma nature philosophique, je pense”.
À Woluwe-Saint-Lambert, il s’est retrouvé dans une entreprise de tradition. Lits a été fondée en 1942 par deux frères qui répondaient aux besoins de services funéraires de qualité. Micheline Govers a repris l’entreprise en 1982 et a investi au début du siècle dans un funérarium avec auditorium, un projet novateur à l’époque dans la région bruxelloise. “Les frères Lits étaient originaires d’ici, au fil des années, il y a eu un véritable lien avec les habitants de cette région. En collaboration avec Sereni depuis 2019, nous y attachons toujours une grande importance. La proximité, un bon contact avec le voisinage et les autres commerçants, nous trouvons cela très important. Mais nous voulons être plus que l’entreprise de pompes funèbres qui habite au coin de la rue. Pendant très longtemps, nous avons surtout organisé des enterrements traditionnels dans le cimetière, ce qui n’a fait que changer ces dernières années avec une demande accrue de crémations. J’ai toujours l’impression que les familles pour lesquelles nous travaillons ne recherchent pas de grandes innovations en matière d’adieux. En général, elles préfèrent les adieux tranquilles, familières mais intensément vécues”.
PLATON
Traditionnel ou innovant, Patrick Vanderhoeven fait de toute façon son travail avec ferveur. “Absolument, si vous ne faites pas votre travail avec fierté, vous devez démissionner. Parce que ce n’est pas bien. Ici, nous sommes fiers de ce que nous faisons. Un jour, c’est un travail de rêve, le lendemain, ça ne va pas très bien. Mais on a la chance de faire quelque chose de vraiment bien. Où l’on peut vivre de la satisfaction que l’on en retire. On entend des gens dire qu’ils ont eu 1001 questions. Qu’on n’a pas répondu à toutes les questions. Mais que vous leur avez donné l’occasion de retrouver le calme et la clarté. Vous leur avez tendu la main, sans les bousculer. Vous étiez là pour eux ; vous ne deviez pas toujours être visible pour cela. Vous étiez discrètement présent et tout s’est bien passé. C’est pour cela que vous le faites. Si les choses se gâtent parce qu’une déclaration de décès ne se passe pas bien avec l’administration communale ou parce que les réservations, la planification et les souhaits des familles ne s’accordent pas bien, vous devez savoir que vous faites tout cela pour ces personnes. Cela permet de nouer de merveilleux contacts.