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Olivier Leclercq,  passeur de rives et gardien de la tradition avec sa famille !

Il y a déjà quelques années, Olivier a pris la succession de l’entreprise de pompes funèbres de ses parents installée à Naast depuis 1969.



Texte: Pascale Jourdan

Photo: Filip Naudts

Leclercq

Il y a déjà quelques années, Olivier a pris la succession de l’entreprise de pompes funèbres de ses parents installée à Naast depuis 1969. Olivier est maintenant responsable des agences de Naast et de Soignies, toutes deux possédant un funérarium. Il se souvient très bien de sa première cérémonie, il avait 14 ans. A l’époque, comme il aime le dire, tout se passait à domicile. Un jour, alors qu’il accompagnait son père pour une mise en bière, la veuve a demandé s’il pouvait porter le cercueil de son époux lors des funérailles. Il s’est exécuté et à partir de ce moment, à chaque opportunité qui s’est présentée, il a accompagné ses parents pour les mises en bière, les montages et démontages de chapelles ardentes ainsi que pour les cérémonies.

Il fait remarquer que le métier est en constante évolution : « J’ai connu les débuts de l’entreprise ou tout était basé sur le relationnel et l’entraide au village. Les soins du défunt se pratiquaient à domicile, Mr le Curé venait réciter une prière et déterminait le jour et l’heure des funérailles, la Maison Communale était quant à elle au centre du village.

« Au fil du temps, je me rends compte que la prise en charge du deuil est sans doute devenue plus « sociale» qu’autrefois. De plus, au delà de l’organisation et de la mise en scène des funérailles, même la « mise en sens » de ce moment semble être, de plus en plus, socialement dévolue. Aujourd’hui, notre accompagnement est beaucoup plus large.»

Avoir intégré le réseau Sereni vient donc à point nommé pour l’apport de son soutien logistique, technique mais aussi humain.

« La charge émotionnelle propre au contexte de la mort et du deuil nous oblige à composer un rôle directement inspiré de la relation avec les familles. Dans cette relation se joue un travail émotionnel dont les buts sont d’une part de nous protéger des dangers d’un trop grand engagement mental dans la souffrance de nos clients, et d’autre part de favoriser le début du processus de deuil des endeuillés. Quoi de plus éprouvant que la mort d’un être proche ? Dans ces moments difficiles, le besoin d’assistance, d’accompagnement ou de prise en charge des personnes endeuillées se fait sentir de toute évidence même si la difficulté des situations est variable. Nous devons rester humbles devant la douleur des familles. Mais nous restons des êtres humains. Quelques fois nous sommes impuissants devant la gravité des circonstances. Je retrouve alors la force d’accompagner la famille en me surmenant. Le sentiment d’impuissance, et l’impossibilité d’organiser des funérailles dignes de ce nom durant la pandémie Covid ont été très difficiles à accepter. »

« Nous avons un métier où l’accueil des familles, le contact humain et le côté social sont très importants. Dans la région du Centre, nous aimons nous rencontrer, nous aimons faire la fête...»

« Quelle fierté de pouvoir accompagner nos enfants qui sont animés par le folklore local. Chaque village nous entourant fête son carnaval. Mon fils Louis participe chaque année, en tant que Gille, au carnaval du village voisin, Gottignies, ancien village franc surplombant les campagnes environnantes. Il permet de profiter de vastes et pittoresques horizons où la verdure foisonne. C’est un terroir montueux, entrecoupé de coteaux escarpés. En parcourant cette commune, on peut y voir des fermes, des vallons, des étangs, des champs immenses et de belles prairies. Quel bonheur de pouvoir participer à un carnaval dans un tel décor où la joie de vivre dans un milieu rural est mise en avant. »

L’histoire et le respect de la tradition sont véritablement importants dans la région. A Soignies on y fête Saint-Vincent.

Soignies est une cité millénaire fondée au VII siècle par Vincent Madelgaire (Saint Vincent) « L’An de grâce 670. Les Francs règnent sur l’Occident chrétien... Un monde nouveau se construit. Dans les contrées du Nord, encouragés par l’Église, des Seigneurs mérovingiens créent de nouveaux foyers de civilisation.

L’un d’eux, Vincent Madelgaire, quitte ses terres d’Hautmont pour fonder une abbaye, non loin des sources de la Senne... .L’abbaye attire de nombreuses personnes qui s’installent à proximité... Soignies est né. »

Depuis plus de 750 ans, chaque lundi de Pentecôte (et à bien d’autres occasions), les pèlerins se rassemblent et se mettent en route pour parcourir le circuit du Grand Tour Saint-Vincent. Nous sommes heureux de pouvoir participer en famille à l’organisation de cet événement.

Comme dit Olivier Leclercq, les relations sociales sont importantes dans ce métier. A l’heure où l’intelligence artificielle prend de plus en plus de place et où chacun déplore un manque d’humanité dans de nombreux domaines, son implication active dans la vie locale est un exemple à suivre par tous.

En respectant les rituels établis on comprend que le passeur de rives n’est pas si éloigné que cela du gardien de la tradition ! L’un aide le passage de l’âme et l’autre celui de la mémoire.